Far Cry 6 : pourquoi l’histoire du jeu pourrait signifier une remise en question pour tout Ubisoft

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Dans Far Cry 6, vous vivrez une histoire politique. Et selon un développeur, il n’y a pas d’autre moyen de le faire. Ubisoft semble se raviser ici

Far Cry 6 vous place sur l’île fictive de Yara, qui vit une révolution. Le scénario rappelle beaucoup celui de Cuba, ce qui suggère une intrigue politique. Selon le directeur narratif Navid Khavari, c’est aussi le cas pour nous, et c’est même nécessaire.

Avec cela, Ubisoft prend une direction différente de celle du passé. Dans le cas de The Division 2, par exemple, le directeur créatif Terry Spier a toujours nié toute déclaration politique dans le jeu lors d’une interview.

Ubisoft veut raconter une histoire politique, mais pas faire une déclaration

Navid Khavari a expliqué dans un blog que l’équipe s’est inspirée pour l’histoire de Far Cry 6 des luttes de guérilla à Cuba dans les années 1950 et 1960. Cependant, ils n’ont pas voulu se limiter à l’île, mais ont également pris des révolutions et des soulèvements de guérilla d’autres endroits du monde et d’autres époques pour l’histoire du tireur. Toutefois, il ne s’agit pas d’une déclaration politique :

Nous nous sommes rendu compte que Cuba est une île compliquée et que notre jeu ne veut pas faire de déclaration politique sur ce qui se passe à Cuba.  »

On peut néanmoins s’attendre à une intrigue politique, et selon Navid Khavari, c’est absolument nécessaire.

« Une histoire sur une révolution moderne se doit d’être politique. Dans Far Cry 6, il y a des discussions percutantes et pertinentes sur les conditions qui mènent à la montée du fascisme dans une nation, le coût de l’impérialisme, le travail forcé, la nécessité d’élections libres et équitables, les droits LGBTQ+, et plus encore dans le contexte de Yara, une île fictive des Caraïbes… »

Le concepteur narratif est conscient qu’une histoire politique peut donner lieu à un débat. Certains joueurs ne veulent pas se voir « imposer » des opinions politiques ou être confrontés à la politique dans un jeu.

C’est pourquoi l’équipe gère la situation avec beaucoup de prudence et a effectué de nombreuses recherches. Les développeurs ont notamment travaillé avec des experts et des personnes ayant une expérience personnelle. Ceci afin de donner à l’histoire la sensibilité dont elle a besoin.

Navid Khavari explique:

« Si quelqu’un cherche une déclaration politique simpliste et binaire sur le climat politique à Cuba, il ne la trouvera pas. Je viens d’une famille qui a subi les conséquences de la révolution. J’ai débattu de la révolution à la table du dîner toute ma vie. Je ne peux parler que pour moi, mais c’est une question complexe qui ne devrait jamais être réduite à une citation. « 

Ubisoft repense

Les jeux traitent souvent de questions politiques telles que le racisme, l’esclavage ou l’inégalité. Certains joueurs pensent qu’un jeu complètement apolitique n’existe même pas. D’autres rejettent avec véhémence ces thèmes. D’autres encore pensent que les histoires politiques sont même nécessaires dans les jeux.

Jusqu’à présent, comme indiqué plus haut, Ubisoft s’était toujours tenu à l’écart de ce discours ou avait souligné dans de précédentes déclarations qu’il ne faisait pas de jeux politiques. Ubisoft rompt aujourd’hui avec ses déclarations précédentes : la politique joue délibérément un rôle important dans l’histoire de Far Cry 6.

Seul le temps nous dira si ce retournement de situation entraînera une remise en question générale chez Ubisoft ou si Far Cry 6 est un cas isolé à cet égard. On ne sait pas non plus comment cela sera perçu par les joueurs, bien sûr.