Lorsque Nintendo était au plus mal il y a 11 ans, son patron a divisé son salaire par deux, sauvant ainsi des emplois.

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Stephan
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Satoru Iwata était un patron très apprécié et considérait qu’il était de sa responsabilité de prendre soin de ses employés.

Si vous n’avez pas vécu sous une pierre ces derniers temps, vous aurez remarqué les nombreux licenciements dans les entreprises tech. Par exemple, Microsoft a licencié 1900 personnes de sa division jeux dans le cadre du rachat d’Activision-Blizzard&nbsp

Par ailleurs, d’autres géants comme Amazon, SAP et Google se sont également séparés de nombreux employés. Selon une liste deTechCrunchil y a eu 19 350 licenciements dans les entreprises tech rien qu’en janvier 2024.

Dans la foulée de la nouvelle du développeur de League of Legends Riot,qui avait licencié un dixième de son personnel en janvier 2024, un acte honorable de l’ancien CEO de Nintendo, Satoru Iwata, a refait surface.

C’est justement Nintendo qui a montré, il y a onze ans, qu’il existait d’autres solutions que de licencier en masse des employés.

2013 : Nintendo, entreprise de tradition, en difficulté

Rappelons que la Wii U, sortie en 2013, a été un désastre financier, contrairement à la Wii&nbsp ;. La Wii a vendu environ 101 millions d’unités entre 2006 et 2013, tandis que la console qui lui a succédé, la Wii U, n’en a vendu que 13,5 millions entre 2012 et 2017, soit à peine un septième.

Nintendo était dans l’obligation d’agir.

Pour éviter des licenciements, le patron de l’époque, Satoru Iwata, qui a dirigé l’entreprise de 2002 à 2015 jusqu’à sa mort, a renoncé à la moitié de son salaire.

C’était la conviction d’Iwata-san

L’ancien PDG de Nintendo estimait que son entreprise ne pourrait se redresser financièrement que si elle fonctionnait à plein régime.Game Developercite l’homme dans un article de 2013 comme suit:

Si nous réduisons le nombre d’employés pour obtenir de meilleurs résultats financiers à court terme, le moral des employés va baisser. Je doute sérieusement que les employés qui craignent d’être licenciés soient en mesure de développer des titres logiciels qui pourraient impressionner les gens dans le monde entier.

L’important pour le président de Nintendo n’était donc pas d’obtenir des succès à court terme en licenciant, mais de sortir l’entreprise de la crise à long terme.

Finalement, le sacrifice d’Iwata s’est avéré payant, car Nintendo a retrouvé le sourire grâce à sa décision et a pu lancer avec succès la Switch sur le marché en 2017. Aujourd’hui, elle occupe la troisième place des consoles les plus vendues de tous les temps, avec 139 millions d’unités écoulées. Satoru Iwata n’a malheureusement pas connu ce succès, car il est décédé d’un cancer en 2015.
Si vous souhaitez en savoir plus sur le célèbre président de Nintendo, nous vous recommandons de lire notre nécrologie de l’époque.

Le grand tout:La décision de commencer par soi-même plutôt que de licencier des employés relève aussi d’un aspect culturel du Japon.

Là-bas, le terme « Hansei » s’est imposé dans le management.Elle signifieréflexionet désigne ainsi la confrontation avec ses propres qualités et défauts et son comportement face aux situations et problèmes à venir.

Iwata n’est d’ailleurs pas le seul patron à avoir renoncé à une partie de son salaire au cours de l’histoire. Lorsque Steve Jobs est revenu chez Apple en 1997, il a d’abord travaillé pour 1 dollar américain afin de pouvoir réinjecter ses gains monétaires réels dans l’entreprise et la renforcer ainsi.

Les réductions de salaire des cadres ne sont pas toujours la solution

CNBCmet en contexte la réduction de salaire d’Iwata. Dans le cadre de ce sujet, le portail a demandé l’avis d’un coach pour cadres:

Les réductions de salaire des cadres sont relativement rares parce qu’elles ne s’attaquent pas vraiment à certains des problèmes sous-jacents qui conduisent aux licenciements, par exemple lorsque la stratégie produit ne fonctionne pas, que la stratégie de lancement ne fonctionne pas ou que la tarification est incorrecte.

L’expert ajoute qu’il n’est pas rare que les PDG aient une clause dans leur contrat qui les protège contre les réductions de salaire et commente : « Cela peut envoyer un mauvais signal si une entreprise veut garder son PDG et ses cadres ou si un nouveau PDG veut prendre la relève ».

La déclaration est étayée par les deux exemples suivants. Ainsi,Bloombergtitrait lors de la grève des acteurs et des auteurs à Hollywood durant l’été 2023 : « Les PDG d’Hollywood ont gagné plus d’un milliard de dollars et ont licencié des milliers de personnes ». Chez Alphabet et Microsoft également, les salaires des CEO ont d’abord augmenté avant que des collaborateurs ne soient licenciés, écritABC News

Pour Nintendo, la pratique de Satoru Iwata a en tout cas porté ses fruits. Forte du succès de la Nintendo Switch, l’entreprise se concentre actuellement sur ledéveloppement de son successeur, dont l’annonce est attendue pour bientôt.

A propos, Satoru Iwata n’a été que le quatrième patron de Nintendo en plus d’un siècle d’existence. Auparavant, il était PDG de HAL Laboratory, le développeur de jeux qui est surtout connu pour son travail sur Super Smash Bros.

Connaissiez-vous l’histoire de Satoru Iwata ? N’hésitez pas à l’écrire dans les commentaires.