Top Gun : Maverick, Halo et de « vrais » avions : l’envergure de Flight Simulator est désormais sans limite. Mais les fans hardcore sont-ils également satisfaits ?
Comme peu d’autres simulateurs de ces dix ou quinze dernières années, Microsoft Flight Simulator concilie les exigences les plus diverses : ceux qui, comme moi, aiment planifier des vols à vue détaillés à l’aide d’un compas, d’un traceur, d’un crayon et d’une carte papier, y trouvent leur compte, tout comme ceux qui aiment les vols aux instruments parfaitement exécutés avec l’un des avions à profondeur de système désormais disponibles.
Le Fenix Airbus A320, le PMDG Boeing 737 ou le Leonardo « Maddog » McDonnell-Douglas MD-82 ne sont que quelques exemples de nouveaux avions offrant une grande profondeur de simulation. Mais même ceux qui souhaitent simplement ‘jouer à voler’, confortablement installés dans leur canapé, en ont largement l’occasion grâce aux nombreux vols de découverte et vols en milieu sauvage.
Le grand écart que Microsoft et le développeur Asobo réalisent ici est souvent critiqué sur les forums traditionnels comme AVSIM, où les utilisateurs sont principalement âgés : Ne serait-il pas beaucoup plus judicieux, au lieu d’intégrer un DLC Halo-Pelican ou Top Gun gratuit et le flot de nouvelles World Updates, d’améliorer plutôt les caractéristiques de base de la simulation, comme le comportement étrange en cas de rafales de vent latéral ou l’impossibilité d’intégrer un radar météorologique ?
Eh bien, la bonne nouvelle est que Flight Simulator 2022 offre effectivement à chaque type de joueur le supplément qui lui convient.
Dans cet article d’un expert et pilote amateur, vous apprendrez ce qu’il faut penser des nouveaux avions, quelle est la complexité réelle des DLC gratuits pour Halo et « Top Gun » – et pour lesquels des nouveaux « vrais » avions il vaut la peine de dépenser de l’argent.
Table des matières
Top Gun : Maverick
Je ne suis vraiment pas fan de l’acteur principal de la série « Top Gun » (au contraire, je n’apprécie pas du tout les tentatives de Tom Cruise de montrer des émotions humaines). Et à notre époque, regarder des films de guerre avec une histoire plutôt peu complexe a aussi un arrière-goût de mauvais goût. Mais j’avoue que j’ai aimé les scènes de vol dans « Top Gun : Maverick »
Quand je suis sorti du cinéma en titubant, un peu étourdi, j’aurais aimé m’asseoir directement devant le simulateur de vol pour rejouer les scènes clés – le décollage de l’avion expérimental, les vols en canyon à une vitesse folle dans le film et un atterrissage sur un porte-avions.
Mais je ne suis retourné dans mon bureau qu’une semaine plus tard et là, le soufflé est un peu retombé. D’un point de vue objectif, le DLC Top Gun est un gadget sympathique, avec même des extraits de la bande-son, mais qui peine à enthousiasmer en tant que simulation.
Cela est dû premièrement au F/A-18 Super Hornet, déjà introduit à l’automne 2021, qui ne transmet que peu des particularités d’un tel avion de combat. Deuxièmement, à l’implémentation décevante du porte-avions : il n’est utilisé que pour un seul défi d’atterrissage, il n’est pas possible de décoller et d’atterrir librement.
Et troisièmement, les défis de canyons, qui me rappellent beaucoup l’addon Reno Air Race de l’année dernière – du point de vue du concept (les canyons sont en principe des pistes de course sur lesquelles vous affrontez un fantôme) et du point de vue de la sensation de vol, malheureusement très arcade.
Le DLC gratuit a tout de même un petit point fort à offrir : la fictive « Darkstar ». Il s’agit d’un avion expérimental présenté dans le film, dont le design s’inspire du concept de Lockheed-Martin pour le véhicule aérien hypersonique sans pilote SR-72.
Le SR-72 devrait un jour atteindre Mach 6 (6.400 km/h). Il est considéré comme le successeur de l’avion espion Lockheed SR-71 « Blackbird » à Mach 3,2, que vous pouvez par exemple essayer dans X-Plane.
La Darkstar de Top Gun en rajoute une couche avec Mach 10, et c’est effectivement très amusant. Atteindre Mach 3 avec la postcombustion normale, puis activer les scramjets pour accélérer jusqu’à 12 250 km/h et monter à 275 000 pieds (83,8 km), voilà qui procure un sentiment d’élévation.
Selon les normes internationales, le sommet de service du « Darkstar » n’est certes pas encore tout à fait l’espace, mais il y ressemble déjà beaucoup. Dommage qu’il s’agisse exactement de 275.000 ft – il n’y a pas de variation vers le haut ou vers le bas, et c’est là que l’on voit que cet avion n’est qu’un jouet cool, mais pas une simulation – comme c’est souvent le cas avec les propres modèles de Microsoft/Asobo.
Halo Pelican
Un autre DLC gratuit, le Misriah Armory D77-TC Pelican, rend les choses encore un peu plus ludiques. Il s’agit d’un transport de troupes que l’on retrouve dans la série Halo de Microsoft. En tant que dropship, il sert à déposer des soldats – dans Halo, même depuis l’orbite, mais vous n’arriverez pas aussi haut avec le Pelican de Flight Simulator. Il me fait l’effet d’une sorte d’hélicoptère avec des moteurs à réaction, ce qui est aussi dû à la position assise droite du pilote.
En termes de vol, le modèle dispose de deux modes qui peuvent être commutés en vol. En mode drone, le Pelican se pilote comme le Volocopter qui fait également partie de Flight Simulator ; en mode jet, comme un avion. Le ‘vrai’ Pelican peut décoller et atterrir à la verticale ; cela est possible dans la simulation grâce au mode drone, qui ne rend cependant pas de manière convaincante la lourdeur de cet aéronef, du moins visuellement.
Mais bon, le Pelican est gratuit et constitue en fin de compte un gadget sympathique. Et pour le réalisme, il existe de toute façon des addons – parfois assez chers – de fournisseurs tiers.
PMDG Boeing 737-700
L’un de ces fournisseurs tiers est PMDG. Pour voir leur Boeing 737, j’ai d’abord fait un petit tour avec le Darkstar de Rostock (Laage) aux États-Unis, à Renton près de Seattle. C’est là que le Boeing 737 est produit. J’ai pris en charge un 737-700 dans sa variante pour voyages d’affaires (BBJ, Boeing Business Jet). Avec cela, je suis retourné à Munich pour aller chercher la GlobalESPortNews – rédaction …
Vous pensez que je confonds réalité et simulation ? C’est possible. Mais cela arrive très vite avec les produits de PMDG. Depuis Flight Simulator 2004, les modèles du « Precision Manuals Development Group » (groupe de développement des manuels de précision) sont considérés comme le nec plus ultra de la simulation d’avions de ligne. Même les plus petits détails des modèles réels sont transposés et les pannes de système simulées peuvent être traitées à l’aide des listes de contrôle originales.
Pour Flight Simulator 2020, PMDG a d’abord sorti le Douglas DC-6, un classique à hélices. Aujourd’hui, le produit le plus connu de PMDG est enfin disponible. Pour 69,99 dollars US (env. 66 euros), le 737-700 est disponible avec une variante BBJ et un avion-cargo (BDSF). D’autres variantes devraient suivre à quelques semaines d’intervalle – probablement au prix fort, sans que l’on sache encore très bien s’il y aura éventuellement une remise pour les propriétaires d’une version.
En principe, on obtient avec le PMDG 737-700 exactement ce que l’on attend de PMDG : un bel avion fiable avec lequel on peut passer des semaines avant d’avoir saisi tous les détails, mais qui convient aussi pour un petit « vol de fin de journée ». Grâce à un bon tutoriel, il est juste un peu dommage que, contrairement à ce qui se passait auparavant, les manuels Boeing originaux ne soient plus fournis (une petite recherche sur Google permet de s’en sortir…).
Cependant, l’avion n’a pas du tout été accueilli avec autant d’enthousiasme par la communauté qu’on l’aurait fait auparavant. Les critiques portent principalement sur trois points.
Critique 1
Premièrement, PMDG est un développeur plutôt conservateur. Flight Simulator 2020 permet d’adapter et de reprendre le code des versions précédentes. C’est la raison pour laquelle le dernier avion de PMDG traîne avec lui un certain nombre d’héritages.
La meilleure façon de s’en rendre compte est d’essayer de piloter ce que l’on appelle un arc DME. Il s’agit d’une procédure d’approche dans certains aéroports. Le DME est un système de radionavigation permettant de mesurer les distances ; un instrument dans le cockpit indique à quelle distance on se trouve d’un DME donné. Un arc DME est un arc planifié comme rayon autour d’un DME. Les procédures d’approche avec arc DME exigent que l’on suive cet arc le plus précisément possible. Les vrais avions équipés d’un GPS ou d’un ordinateur de gestion de vol le peuvent. De nombreux avions simulés aussi. Mais ce sont justement les Airliner PMDG, tant vantés, qui présentent des faiblesses dans ce domaine.
Au lieu de montrer et de parcourir l’arc de bout en bout sur l’écran de navigation, il est découpé en petits segments de lignes droites avec des waypoints intermédiaires fictifs. Bien sûr, cela permet aussi d’atteindre le but – et si l’on suit un arc DME à la main, on procède effectivement de la même manière. Mais pour un avion de haute technologie avec un pilote automatique moderne, c’est tout simplement faux. Cela fait plus de dix ans que ce problème existe et on ne sait toujours pas quand PMDG finalisera enfin la version 2 de son LNAV (c’est-à-dire le système de navigation latérale simulée).
Critique 2
Deuxièmement, l’optique n’est plus au goût du jour – ce que l’on constate justement en comparant avec la concurrente directe, la Fenix Airbus A320 (j’y reviendrai). Il suffit de regarder l’unité de puissance auxiliaire (APU), située à l’arrière de l’avion. Alors que l’APU de l’A320 de Fenix est entièrement modélisé, le B737 de PMDG ne montre qu’un trou délavé au même endroit.
Les textures des moteurs ne sont pas non plus aussi nettes sur le 737, et le mécanisme du système de volets n’est en partie que peint. PMDG prévoit tout de même d’améliorer l’intérieur de la baie de train d’atterrissage dans un avenir proche lors d’une mise à jour.
Critique 3
Troisièmement, il manque encore quelques fonctionnalités de qualité de vie auxquelles on est habitué de nos jours. Il manque notamment un Electronic Flight Bag (EFB). L’EFB est en principe une tablette dotée de quelques applications spécifiques au vol, qui contribue à un flight deck (terme utilisé dans les avions de ligne pour désigner le « cockpit ») en grande partie sans papier.
Un EFB affiche des cartes de navigation, aide à planifier les performances de l’avion dans les différentes phases de vol et sert aussi, dans la simulation, à régler certaines fonctionnalités (par exemple, demander des services au sol qui invitent des passagers et du fret ou importer des briefings créés dans des services externes comme SimBrief avec le plan de vol et la planification des performances). C’est justement parce que le Fenix A320 (mais aussi le Zibo 737 gratuit pour X-Plane) dispose de très bons EFB que le premier Boeing MSFS-2020 de PMDG semble un peu vieillot.
Mais : toutes ces critiques sont des jérémiades de haut niveau. Elles ne changent rien au fait que le PMDG 737 est malgré tout un bon addon avec de nombreuses fonctionnalités et possibilités de configuration. Ces dernières sont réglées – de manière très plausible – dans l’ordinateur de gestion des vols. Si je devais donner une note au produit, elle serait actuellement d’environ 85 points sur 100 ; avec des mises à jour, on pourrait tout à fait atteindre les 90.
Fenix Airbus A320
La Fenix A320 mentionnée ci-dessus n’atteint pas encore tout à fait la note de 90, et je suis presque totalement enthousiasmé par elle. Il est disponible chez le fabricant pour 49,99 livres sterling (environ 58 euros) et on peut dire honnêtement que cet A320 laisse derrière lui tous les autres modèles d’Airbus jamais simulés pour une utilisation à domicile – que leur fabricant s’appelle FSLabs, Toliss, FlightFactor, Aerosoft ou JARdesign (l’A320 gratuit de FlyByWire fonctionne en dehors de la concurrence).
Je n’ai pas la place de faire une vraie critique, mais le Fenix A320 donne en tout point l’impression d’être un vrai avion en service quotidien dans une compagnie aérienne. Que ce soit les textures et les animations du cockpit, le modèle extérieur avec les nombreuses peintures fournies, les sons ou le comportement des systèmes et du vol simulé en détail : Le Fenix A320 est vraiment un avion à l’atmosphère et aux systèmes profonds. Cependant, la consommation de carburant est actuellement un peu trop élevée, ce qui doit être pris en compte lors de la planification de vols plus longs. Je sais seulement que la police de caractères sur les écrans du cockpit ne correspond pas tout à fait à la réalité, parce que je l’ai lu ailleurs.
A propos des écrans : comme le reste des systèmes, les écrans du cockpit sont basés sur le ProSim A320. C’est le noyau simulateur de tout le modèle. C’est pourquoi certaines personnes reprochent à Fenix d’avoir pris une avance déloyale sur la concurrence … mais Pay2Win existe aussi dans l’économie réelle. Le cœur de la simulation a en tout cas besoin d’une puissance suffisante pour que l’approche ne soit pas saccadée, même dans le cas d’aéroports complexes et de ‘beaucoup de temps’.
Au début, j’étais donc sceptique quant à la capacité de mon PC boiteux de 2016 à gérer la situation malgré une résolution modeste de 1920×1080. Je ne peux que dire : j’ai eu de la chance. L’application Fenix, qui fonctionne en externe, permet non seulement d’adapter la qualité d’affichage des écrans, mais aussi de choisir si les écrans doivent être rendus par votre processeur (CPU), votre carte graphique (GPU) ou par une unité graphique supplémentaire intégrée au CPU.
Hmm, deux puces graphiques ? Voilà une excellente idée d’article qui me vient à l’esprit pendant la réunion de la rédaction dans le Business Jet ! Je me précipite tout excité au bar et crie : « GlobaESportNews – Les lecteurs adorent ce titre : La Fenix A320 est si complexe qu’elle nécessite deux cartes graphiques en même temps ! »
Tous les yeux sont rivés sur moi et j’ai un petit sourire de fou. Anticipant des milliers de clics, j’attrape la bouteille de champagne et m’apprête à me servir quand je vois le visage de Peter Bathge. Il n’a pas besoin de dire quoi que ce soit – un regard suffit. Un bip étrange retentit dans le cockpit, mais le silence dans la pièce est poignant et tout le monde attend avec impatience ce qui va suivre. Lentement, je remets la bouteille en place. D’un geste muet de la tête, Peter me renvoie dans le cockpit.
Ah, excusez-moi, je m’égare encore dans la non-réalité. Cependant, déléguer le rendu de l’affichage à la puce graphique interne d’Intel aide effectivement les systèmes les plus faibles. Le CPU et le GPU peuvent ainsi être déchargés. Si tu as un processeur Intel dont la désignation ne se termine pas par un F, tu disposes d’une telle unité graphique. Parfois, elle doit d’abord être activée dans le BIOS ou l’UEFI, et des pilotes peuvent être nécessaires, mais c’est vite fait.
Dès que l’A320 fonctionne de manière fluide, il est très agréable à utiliser. Si quelque chose se passe mal pendant le vol, c’est très probablement à cause d’une erreur de manipulation, qui peut par exemple être due à des connaissances erronées ou incomplètes acquises lors d’autres simulations d’Airbus.
Mon principal reproche : contrairement au PMDG 737, aucune documentation digne de ce nom n’est fournie avec l’appareil. Or, on ne peut pas apprendre complètement un Airbus en regardant des flux et des vidéos YouTube, un FCOM (Flight Crew Operations Manual) est obligatoire. Heureusement, là encore, Google est d’une grande aide.
L’année des « vrais » avions
Ce n’était qu’un petit aperçu de l’état actuel de Flight Simulator 2020, qui aura déjà deux ans en août. Si je n’ai pas abordé dans cet article le MD-82 de Leonardo Maddog mentionné au début, ni le BAe 146 de JustFlight appelé « Jumbolino », ni le nombre toujours croissant de petits avions plus profonds, c’est tout simplement parce que je ne peux pas dépenser tout mon argent dans des addons d’avions ni même apprendre tous ces modèles complexes en passant.
Une chose est sûre : il a fallu un peu de temps et Flight Simulator 2020 n’est toujours pas parfait – mais les « vrais » avions sont maintenant là et montrent que Flight Simulator 2020 est capable d’une véritable simulation. Même si Microsoft et Asobo font eux-mêmes des petits pains et s’adressent à une toute autre catégorie d’utilisateurs avec des DLC comme Top Gun et Halo-Pelican. Mais qui sait, celui qui a pris feu avec des offres à bas seuil s’assoira peut-être lui-même un an plus tard dans le fauteuil du capitaine de PMDG, Fenix &.